allégations du Dr Pultsche, voyons ce que disait, quatorze ans avant lui, sur le même sujet, Sir Joseph Banks.
Le 7 Mai 1805, Joseph Banks donnait lecture à la Société d’horticulture de Londres[1] d’un intéressant Mémoire dont nous traduisons la première partie, comme il suit :
« Essai de fixation de l’époque où la Pomme de terre (Solanum tuberosum) a été introduite pour la première fois dans le Royaume Uni.
» Ces notes sur l’introduction de la Pomme de terre, qui, je l’espère, ne paraîtront pas à la Société dépourvues d’intérêt, ont été principalement recueillies par mon digne et savant ami, M. Dryander, et certaines d’entre elles d’après des autorités assez difficiles à se procurer.
» La Pomme de terre (Solanum tuberosum), dont nous faisons usage actuellement, a été apportée en Angleterre par des colons qui avaient été emmenés par Sir Walter Raleigh, muni d’une patente octroyée par la Reine Élisabeth, dans le but « de découvrir et de prendre possession des contrées nouvelles, qui n’étaient pas au pouvoir de Chrétiens ». Cette patente a été revêtue du Grand Sceau en 1584. La même année, quelques-uns des vaisseaux de Sir Walter mirent à la voile ; d’autres, à bord de l’un desquels se trouvait Thomas Herriot, connu depuis comme mathématicien, l’année suivante, en 1585. Cependant, tous revinrent le 27 Juillet 1586, rapportant probablement avec eux la Pomme de terre.
» Thomas Herriot, qui devait avoir pour mission d’examiner la contrée, et de faire connaître à ceux qui l’envoyaient la nature et les produits du sol, rédigea un rapport qui fut imprimé dans la collection des Voyages de De Bry, volume I. Dans ce rapport, à l’article des tubercules, page 17, il décrit une plante appelée
- ↑ — Transactions of the Horticultural Society, — Joseph Banks était un savant très considéré en Angleterre : il était Président de la Société royale de Londres. C’est grâce à ses puissantes sollicitations que les collections d’histoire naturelle du savant français La Billardière, saisies dans l’île de Java par les Hollandais, qui étaient en guerre avec la France, furent restituées à cet explorateur par le Gouvernement anglais, lequel avait fait acheter les vaisseaux qui les portaient. Joseph Banks les renvoya en France et poussa même la délicatesse jusqu’à éviter de les regarder ; il aurait craint, écrivait-il à M. de Jussieu, d’enlever une seule idée botanique à un homme qui était allé les conquérir au péril de sa vie (Lasègue, Musée botanique de M. Benjamin Delessert).