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HISTOIRE DE LA POMME DE TERRE

des cendres de houille, des terres sableuses, du fumier de litière à longue paille, etc. Les terres trop sableuses seront améliorées par leur mélange avec de la marne, des argiles plastiques glaiseuses, des anciens dépôts d’égouts, etc. Tous les fumiers conviennent : les plus actifs se répandent à la superficie, les autres au fond du labour. Pour obtenir une récolte abondante, il faut préparer le sol avec soin. On donne successivement deux labours légers destinés à meublir et aérer la terre ; un troisième, plus profond, sert quelquefois en même temps à ouvrir les tranchées pour déposer les tubercules et à les recouvrir de terre ; mais si le sol est compact, on donne un quatrième labour. La quantité et la proportion de Pommes de terre obtenues indemnisera suffisamment des frais que cette dernière façon occasionne ».

Magne dit, de son côté : « La Pomme de terre vient dans tous les sols ; mais elle prospère très bien et donne d’excellents produits dans les terres franches profondes, un peu sablonneuses. Elle se plaît particulièrement dans les sols mixtes, un peu exposés au sud et au levant, riches en terreau et en substances minérales solubles. Dans les sables arides, ses produits sont de bonne nature, mais peu abondants dans les années de sécheresse ; sur les sols argileux, trop humides, elle réussit mal et ses tubercules sont aqueux et pauvres en fécule, difficiles à nettoyer et à conserver, insipides et peu salubres : ils ne s’y développent même qu’imparfaitement, lorsque la sécheresse trop forte resserre et fait crevasser la surface du sol.

» Dans une terre très profondément labourée, la Pomme de terre résiste beaucoup à la sécheresse comme à l’humidité. C’est surtout dans les climats secs que la terre doit avoir été bien préparée par des labours faits avant l’hiver, et de 25 à 40 centimètres si c’est possible. Au printemps, on divise une autre fois la terre, et souvent une troisième, en plantant les tubercules.

» Le bon fumier, chaud pour les terres grasses, et frais pour les terres légères, est l’engrais le plus approprié à la Pomme de terre. Elle en absorbe une quantité égale au produit qu’elle donne, mais on ne doit pas craindre d’en mettre en excès. Peu riche en albumine, la Pomme de terre n’exige pas des engrais fortement azotés ; elle réclame plutôt des principes carbonés ; les fumiers répondent très bien à ses besoins ».