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SA CULTURE

garnir un carré d’environ 2 mètres de côté. Quant aux résultats que donnait cette méthode de culture, ils étaient assez difficiles à apprécier, et les avis étaient assez partagés. Cette divergence dans les opinions des cultivateurs, qui avaient fait l’essai de cette méthode, provenait de l’inégalité même de ces résultats. En somme, sur 86 expériences qui avaient été faites dans différentes localités en vue de reconnaître précisément les résultats de cette méthode de culture, comparativement à la culture ordinaire, 8 ont donné des produits égaux de part et d’autre, 23 ont donné l’avantage au procédé Gülich, tandis que 55 lui ont été défavorables. Ces expériences ont prouvé que cette manière de cultiver la Pomme de terre est avantageuse seulement dans une terre forte et humide, tandis qu’elle n’est nullement applicable aux sols légers et secs.

Tout récemment, une nouvelle expérience a été faite en France, sans qu’on eût connaissance de ce qui vient d’être dit à ce sujet. Elle a été publiée, en 1896, par la Gazette des campagnes. Voici ce que nous trouvons, en effet, dans ce Journal.

« Le hasard a souvent mis sur la voie des découvertes importantes. Le récit suivant que fait M. J. B. Avignon, professeur d’Agriculture à Wassy, est une nouvelle attestation de cette vérité.

« Il y a quelques années, dit M. Avignon, j’avais remarqué que la récolte de Pommes de terre était supérieure, dans une partie d’un champ où les tiges de cette plante avaient été couchées par un roulage accidentel, effectué en traversant ce champ avec un rouleau pour se rendre dans une pièce voisine enclavée.

» L’année dernière, dans un carré de mon champ d’expériences, je vérifiais la valeur de ma remarque. Il est utile d’ajouter que les Pommes de terre de ce carré avaient été plantées avec la même variété (Géante bleue) et dans les mêmes conditions. Le 17 Juillet, 10 mètres carrés furent piétines, opération qui correspondait à peu près à un roulage. À cette date, cette Solanée était en pleine floraison. Les fleurs disparurent bientôt sans donner naissance aux baies vertes globuleuses connues de tout le monde. L’extrémité des tiges se releva peu à peu. Le Phytophtora infestans ne sévit pas davantage sur les tiges couchées que sur celles restées droites. La récolte eut lieu le 22 Octobre et le pesage donna le résultat sui-