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SA CULTURE

pliquer soit des mécomptes, soit des succès. Du reste, ce procédé n’a été que peu mis en pratique, ou s’il a été essayé, il a dû être abandonné. Cependant nous le retrouvons, mais sous une autre forme, étudié par M. Quéhen-Mallet, qui semble n’avoir pas connu les expériences précédentes, et qui a publié les siennes dans le Journal de la Société d’Horticulture de France en 1868 et 1869. Notons d’abord que la question de la Maladie de la Pomme de terre a été ici laissée de côté.

« Le Pincement des tiges de la Pomme de terre. — Il y a environ vingt-cinq ans, dit M. Quéhen-Mallet, que j’ai vu l’opération suivante pratiquée dans différentes contrées, notamment dans le département du Pas-de-Calais, canton de Guines. On coupait à la faucille les tiges des Pommes de terre qui avaient poussé démesurément, à la hauteur de 0m,25 à 0m,35 du pied. Pratiquait-on ce travail antérieurement, et le pratique-t-on encore aujourd’hui ? C’est ce que je ne puis dire : les uns coupaient les tiges pour essayer d’arrêter les progrès de la Maladie spéciale, d’autres parce que les tiges prenaient trop d’extension, ce qui devait nuire au produit. Enfin, tous faisaient cette suppression pour donner à manger aux vaches. On assurait que ce raccourcissement des tiges n’empêchait pas de récolter autant et même plus que sur les plantes qui n’avaient subi rien de pareil.

« Il est présumable qu’on n’agissait pas avec connaissance de cause, attendu qu’un pincement léger et parfois réitéré, suffit pour opérer un refoulement de la sève, lequel donne, pour le produit en tubercules, un résultat meilleur que la suppression presque totale des tiges.

» J’ai eu l’idée, ces années dernières, d’exécuter un pincement sur la Pomme de terre. Cette année notamment, je l’ai pratiquée plus en grand sur plusieurs variétés plantées à différentes expositions et dans différentes terres ; parfois même je l’ai réitérée.

» Les pincements ont été faits au commencement de la pleine floraison, à une feuille ou deux au dessous de la fleur. Les pieds de Pommes de terre qui ont subi le pincement et ceux qui avaient été laissés intacts étaient toujours placés à côté les uns des autres, et j’avais même donné la meilleure place à ceux que je ne pinçais pas ».

M. Quéhen-Mallet fait suivre cette Note d’un tableau dans lequel