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HISTOIRE DE LA POMME DE TERRE

les autres, dont les tiges avaient été simplement coupées, ont donné des tubercules dont la moitié était atteinte. En 1849 et en 1850, on arracha complètement les fanes dès les premiers symptômes de la maladie ; pas une seule Pomme de terre ne fut attaquée, ni au moment de la récolte, ni ensuite dans la cave, tandis que les voisins, qui n’avaient pas procédé de la même manière, perdirent les trois quarts de leur récolte.

» M. Tombelle-Lomba, agronome de la province de Namur, retranche, avec une faucille parfaitement affilée, les fanes des Pommes de terre après qu’elles ont fleuri, jamais avant, et ce point paraît être de la plus haute importance. Quand l’opération est faite avec adresse et que l’instrument coupe bien, les tubercules attachés au bout de la tige n’en éprouvent aucun dérangement. On enlève les fanes de Pommes de terre à mesure qu’elles sont coupées, après quoi l’on répand sur toute la surface du champ une couche mince de terre, de l’épaisseur de 0m,02 ou 0m,03 seulement. Les Pommes de terre dont on a retranché les fanes avec les précautions indiquées ont donné constamment des produits égaux, en qualité comme en quantité, à ceux qu’elles auraient donnés sans ce retranchement, et elles n’ont ressenti aucune atteinte de la Maladie : elles sont arrivées régulièrement au volume normal de leur espèce à l’époque ordinaire de leur maturité ».

Mais, d’un autre côté, M. Verrier, chef des cultures à la Ferme régionale de la Saulsaie, écrivait le 15 Novembre 1851 à la Société d’horticulture pratique du Département du Rhône. « Le procédé de M. Tombelle-Lomba m’a été plus nuisible qu’utile. Les tiges de Pommes de terre ayant été coupées fin Juillet ont empêché les tubercules de grossir davantage, et, au moment de l’arrachage (fin Août), ils étaient aussi malades que les autres et beaucoup plus petits. En effet, cela est facile à comprendre : la partie aérienne servant à alimenter les racines, celles-ci cessent de croître dès que cette partie est supprimée ».

Il y a tant de données différentes dont il convient de tenir compte dans ces expériences, qu’il n’est pas surprenant de voir l’un échouer, là même où l’autre a réussi. La nature du sol, les diverses variétés mises en culture, les dates d’apparition de la Maladie, celles de la coupure des fanes, sont autant de sujets qu’il faut prendre en considération, et qui, par leur variabilité, peuvent ex-