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SA CULTURE

faut sur un bouquet de fruits n’en laisser que deux ou trois pour bien les faire grossir et mûrir. 4o Ces fruits ne peuvent être arrachés que lorsque la fane saine est bien desséchée et qu’elle gît à terre. 5o On brise le fruit, on ôte la pulpe par le lavage et on recueille les graines propres et vigoureuses allant au fond de l’eau quand on les y jette. 6o On les étend sur du papier, au soleil, pendant un jour. 7o On les renferme dans du papier noir, bien sec…

» On procède au semis en Mars, et on récolte les jeunes Pommes de terre en Octobre. Elles n’ont alors que la grosseur d’une noisette. L’année d’après, elles deviennent grosses comme des noix, et la troisième année, on a d’excellents tubercules plus ou moins gros.

» Le semis se fait en plate-bande, en ligne ou à la volée.

» La première transplantation se fait à quinze pouces de distance en quinconce et on butte à temps, c’est-à-dire lorsque la plante atteint deux ou trois pouces de hauteur.

» Dans un semis de cette espèce, voici ce qu’on observe. Les plantes ne laissent pas dessécher leurs fanes toutes à la fois. Il y a des fanes sèches un mois, un mois et demi avant d’autres. Celles qui se dessèchent le plus vite sont désignées par des piquets. Ce sont les plantes les plus hâtives.

» On peut accélérer la précocité en prenant des fruits provenant des fleurs les plus précoces. C’est par ce moyen que Knight a obtenu les Pommes de terre si hâtives de l’Angleterre.

» Une fois cette précocité fixée, et après tout, ce n’est pour la plante qu’un état de nubilité plus prompt, elle se perpétue par la plantation des tubercules.

» Un champ de semis, outre des variétés de formes, de couleurs, de goût, de fertilité, produit aussi des variétés plus ou moins hâtives, plus ou moins tardives ».

M. Courtois-Gérard, qui est un habile praticien, donne de bons conseils sur le semis des graines, dans son petit livre, récemment publié, et intitulé : Du choix et de la culture des Pommes de terre. Il émet toutefois cet avis que les semis de graines ne sont pas très utiles au point de vue du jardinage, parce qu’ils produisent d’ordinaire des variétés tardives, et que dans les potagers on ne cultive guère que les variétés hâtives ou de seconde saison. Il dit alors que cela résulte de ce que les variétés hâtives ne fleurissent que rare-