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HISTOIRE DE LA POMME DE TERRE

choix des tubercules qui produisent leurs fleurs les premiers, et les ont laissés mûrir leurs graines qu’ils ont semées avec grand soin. Or les plantes ainsi obtenues ont généralement été plus précoces que les autres ; et en répétant souvent ce système, ils ont si bien augmenté la précocité des tubercules qu’ils sont arrivés à en tirer parti deux mois après la plantation ». D’un autre côté, nous avons vu que Parmentier, en vue de la régénération de la Pomme de terre, avait conseillé d’employer le semis des graines et donné tous les procédés à suivre pour essayer ce nouveau mode de reproduction.

Nous ne pouvons reproduire ici tout ce que nous avons déjà cité de Parmentier à ce sujet ; mais nous trouvons dans les Mémoires de la Société royale d’Agriculture de l’année 1816, un document historique qui trouve ici sa place.

« Avis aux cultivateurs sur la manière de multiplier la Pomme de terre par le semis de ses graines, publié au nom de la Société.

» La facilité et l’abondance avec laquelle la Pomme de terre se multiplie par ses tubercules, l’ignorance où sont la plupart des cultivateurs de la possibilité de l’élever de semence, l’opinion de quelques-uns sur la longueur et la difficulté de cette méthode, l’habitude enfin, ont empêché jusqu’ici de faire usage de ce moyen de reproduction, qui est cependant celui de la nature. Quelques amateurs seulement, dans l’intention de se procurer des variétés soit meilleures, soit plus appropriées à leurs besoins ou à leur climat, avoient fait quelques essais ; mais ce n’est réellement que dans ces derniers temps que quelques membres de la Société royale et centrale d’Agriculture, et la Société elle-même, en ont fait un objet de culture suivie, et dont les résultats ont été tellement satisfaisans qu’elle a cru devoir proposer des médailles pour encourager cette méthode. De nombreuses expériences, dont deux particulièrement faites cette année, l’une à Paris, dans le jardin de M. Sageret, l’autre à Verrières, chez M. Vilmorin, en plein champ, et dans une terre qui n’a été préparée qu’à la charrue, ont donné la conviction, que ce moyen n’est ni si long, ni si difficile qu’on l’avait pensé, et que ses produits peuvent offrir d’utiles ressources en cas de disette, ou du moins et encore mieux, servir à la plantation, s’il arrivoit que le besoin forçât de consommer les tubercules