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HISTOIRE DE LA POMME DE TERRE

en face de la maladie, les cultures ont été soumises au traitement cuivrique.

» Dès 1889, j’ai pu voir cette augmentation s’élever, en certaines circonstances, jusqu’à 22 pour 100.

» La cause en est simple. C’est sur les feuilles que le Phytophtora infestans se développe d’abord ; bientôt il en détermine l’atrophie ; et, comme c’est au milieu de celles ci que prennent naissance les sucres solubles qui plus tard doivent, dans les tubercules, se transformer en matière amylacée, on voit bientôt, du fait de cette atrophie, se tarir la source où s’approvisionnent ces tubercules et le magasin cesser de se remplir par conséquent.

» Protégées, au contraire, contre le développement du parasite par les composés cuivriques dont le traitement les a couvertes, les feuilles restant vertes, continuent à végéter, à former des matières sucrées, à grossir par conséquent les tubercules…

» J’ai pu comparer, en présence et en l’absence de la maladie, un certain nombre de variétés, et j’ai, dans ces conditions, établi expérimentalement que : 1o Lorsque la culture est atteinte sérieusement par la Maladie, le poids de la récolte sur les parties traitées est toujours supérieur au poids récolté sur les parties non traitées. 2o Lorsque, au contraire, la culture reste indemne, le traitement, pour certaines variétés résistantes, au lieu d’augmenter le poids de la récolte, le diminue dans une légère mesure : 5 à 6 pour 100 en général. La préservation de la feuille, en un mot, doit se payer d’une légère atténuation de ses facultés productives. La nécessité de traiter préventivement les feuilles de la Pomme de terre par les composés cuivriques, n’en subsiste pas moins… En effet, l’augmentation du poids de la récolte, du fait du traitement en face de la maladie, peut, dans certaines circonstances, atteindre des chiffres d’une importance inattendue…

» Il n’y a pas, je crois, de variété de Pomme de terre absolument réfractaire à la maladie ; il n’y a que des variétés plus ou moins résistantes, et telle variété qui résiste dans certaines conditions météorologiques, ne résistera pas si ces conditions changent à l’avantage du développement du Phytophtora infestans

» La Maladie de la Pomme de terre, excepté peut-être dans quelques régions privilégiées, menace toujours nos cultures. Les pertes qu’elle peut causer atteignent souvent la moitié de la récolte ; à