Page:Roze - Histoire de la Pomme de terre, 1898.djvu/341

Cette page a été validée par deux contributeurs.
327
SES ENNEMIS ET SES MALADIES

un petit fragment bien vivant d’un turion de Pomme de terre. Dans ces circonstances on constate sans difficulté si, et à quel instant, la formation des Zoospores a lieu ; puis, lorsque après 18 heures environ on vient à enlever au fragment qui est plongé dans l’eau un lambeau de son épiderme, on y reconnaît aisément les germes pénétrant dans ses cellules. Les choses ne se passent pas autrement, mais d’une manière plus constante encore, si les Zoosporanges sont répandus sur un sol convenablement humide ; la pénétration des germes s’effectue en ce cas aussi bien dans les tiges normalement souterraines de la Pomme de terre que dans les portions enfouies de ses tiges aériennes ou foliifères…

Fig. 132 à 134. — Phytophtora infestans. À gauche, deux conidies produisant, en germant, un filament de mycélium ; à droite, une autre conidie ayant produit une conidie de seconde formation. (Gross. 400/1.) D’après de Bary. Fig. 135. — Phytophtora infestans. Deux zoospores semées sur un épiderme de tige saine de Pomme de terre et ayant développé, au bout de 17 heures, un commencement de Mycélium. (Gross. 400/1.) D’après de Bary.

» Les zoospores s’engendrent aussi bien dans l’obscurité qu’à la lumière diffuse ; elles ne se produisent pas, au contraire, ainsi que je m’en suis convaincu par mainte expérience, si le semis reçoit directement la lumière des rayons solaires, ou si, étant fait sur une lame de verre blanc, il est éclairé par la lumière que réfléchit le miroir concave du microscope. Les semis, préparés dans ces dernières conditions, bien que protégés contre la dessiccation, ne donnent jamais de zoospores. Place-t-on, au contraire, ces mêmes semis sous une cloche noircie, les zoospores se produisent en abondance…