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HISTOIRE DE LA POMME DE TERRE

de portions polyédriques dont chacune possède une vacuole centrale, arrondie et transparente. Bientôt après les parties du plasma les plus voisines de la papille terminale se contractent tout à coup et s’isolent de la membrane enveloppante générale, pour s’appliquer de nouveau presque aussitôt contre la papille. Celle-ci est poussée en dehors, puis devient promptement méconnaissable ; à sa place se forme dans la membrane du sporange un pertuis arrondi par lequel passent rapidement, les unes après les autres, toutes les parts plastiques emprisonnées, et chacune de celles-ci devenue libre prend aussitôt la forme d’une zoospore parfaite et commence de s’agiter. En peu d’instants toute la cavité du sporange est vide et les Zoospores sont toutes disparues du champ visuel du microscope. La Zoospore parfaite est ovale ; elle est peu aplatie d’un côté, pointue par le bout qui se dirige en avant quand elle se meut, et largement arrondie à l’extrémité opposée. Près de la pointe rostrale et immédiatement sous la surface du côté aplati existe une vacuole arrondie, des bords inférieurs de laquelle naissent en un même point deux cils inégaux, l’un, le plus court, dirigé en avant dans la marche du corpuscule, l’autre qui traîne après lui. Son mouvement dure environ une demi-heure et s’éteint dans les cercles que, avant d’entrer au repos, elle ne décrit plus qu’avec lenteur. Devenue immobile, la Zoospore prend une forme régulièrement arrondie et s’allonge par un côté en un tube-germe ténu et courbé qui, en peu d’heures, acquiert une longueur égale à 3 ou 4 fois le diamètre de la Zoospore…

» Sème-t-on les Zoosporanges sur des portions de la plante nourricière, alors si les autres circonstances sont également favorables, les Zoospores s’appliquent et se fixent sur l’épiderme de ces fragments, elles donnent leurs germes accoutumés, et ceux ci, après avoir rampé un instant au dehors, pénètrent dans les cellules épidermiques. Leur extrémité ainsi engagée acquiert aussitôt une épaisseur considérable et s’accroît ensuite en un tube qui ressemble parfaitement aux filaments du Mycélium adulte du Peronospora, et s’insinue bientôt dans les profondeurs des tissus de la plante hospitalière.

» Tous ces phénomènes s’observent parfaitement, si les Zoosporanges du Peronospora sont placés dans l’eau sur une grande plaque de verre, en même temps qu’on dépose au milieu du liquide