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HISTOIRE DE LA POMME DE TERRE

En 1856, le célèbre phytotomiste, Schacht, publiait à Berlin, sous les auspices du Ministre de l’Agriculture, un très curieux mémoire, intitulé La Pomme de terre et ses maladies, accompagné de planches explicatives d’une fort belle exécution. Nous en avons, du reste, parlé dans un autre Chapitre. Mais tout en donnant de bonnes figures du Peronospora infestans et de l’altération qu’il produit sur les feuilles du Solanum tuberosum, Schacht ne découvrit pas non plus le mode de germination de ses spores ; toutefois, il les dessine avec soin et représente très nettement les filaments végétatifs du champignon dans le tissu foliaire, ainsi que la sortie par les stomates des rameaux aériens portant les spores ou conidies. Il ne s’occupe ensuite que de montrer dans les tubercules les autres Champignons déjà signalés par Harting, et de donner des conseils sur les moyens à employer pour se mettre à l’abri de la gangrène sèche et de la gangrène humide, attribuées à l’action nocive de ces Champignons et dont il a été plus haut question.

L’année suivante, en 1857, le Journal allemand de botanique Flora faisait paraître dans ses colonnes un Mémoire de Speerschneider, intitulé : Démonstration expérimentale de ce fait, que la pourriture des tubercules dans la Maladie des Pommes de terre est déterminée par la dissémination et la germination des Spores du Champignon épiphylle. D’après les expériences de l’auteur de ce Mémoire, il résulte qu’il avait inutilement essayé d’inoculer le Champignon à des tubercules dont la pelure était restée entière et bien fermée ; mais qu’il avait réussi à pratiquer cette inoculation sur d’autres tubercules, privés, en quelques points de leur surface, de leur pelure subéreuse. Dans ces premières expériences, Speerschneider s’était servi de tubercules mûrs. Sur des tubercules très jeunes, à pelure mince et délicate, l’inoculation se fit beaucoup plus facilement encore, même sans aucune blessure. Une autre expérience eut un résultat plus intéressant. De jeunes tubercules à pelure mince avaient été plantés en terre peu profondément, et la terre avait été recouverte à sa surface de feuilles de Pommes de terre couvertes de Peronospora que l’on prit soin d’arroser de temps en temps : au bout de 14 jours, presque tous les tubercules furent trouvés malades et sur quelques-uns la présence du Peronospora se manifestait à leur surface. Citons ici les conclusions fort importantes que l’auteur tire de ses expériences.