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SES ENNEMIS ET SES MALADIES

Urédinées[1], et qui ne sauraient conséquemment végéter, du moins pendant la plus grande période de leur développement, qu’aux dépens de plantes vivantes. À ce caractère biologique qui les éloigne des Mucédinées proprement dites ou les plus vulgaires, il s’en joint un autre très important, tiré de leur organisation et qui est demeuré tout à fait inconnu jusqu’à présent.


Fig. 111 et 112. — Peronospora Alsinearum de Caspary (observé sur le Mouron des oiseaux). — a, 1er stade de fécondation : y, oogone (ou organe femelle) dans lequel se forme une oospore z, au contact du petit tube fécondateur émis par l’anthéridie x ; b, 2e stade de fécondation : y, oogone contenant une oospore z, entourée de son enveloppe protectrice ; x, anthéridie vide. (Gross. 400/1.) D’après De Bary.

» Quand M. Corda (en 1840) a proposé le nom de Peronospora pour distinguer de leurs homonymes les Botrytis parasites dont nous parlons, il n’a pu justifier cette séparation, au point de vue organographique, qu’en signalant la continuité de leurs tiges fistuleuses dont, le plus souvent, aucune cloison ne partage la cavité. Cette circonstance, fût-elle plus exempte d’exceptions qu’elle ne l’est réellement, ne serait encore que d’une médiocre importance, et elle fut jugée de la sorte par d’autres observateurs que M. Corda ; cependant elle se trouve coïncider aujourd’hui avec un caractère de première valeur. Effectivement, ce qui paraît au dehors, chez un Botrytis entophyte ou Peronospora, n’est, à certains égards, que la moindre part de la plante, c’est-à-dire un appareil secondaire de reproduction dont les fruits transparents correspondent à des conidies. Les spores ou graines proprement dites du parasite naissent sous l’épiderme de la plante hospitalière, renfermées isolément en de grands utricules, épars ou groupés, et attachés par un

  1. — C’est-à-dire les rouilles, comme celle du Blé.