Page:Roze - Histoire de la Pomme de terre, 1898.djvu/313

Cette page a été validée par deux contributeurs.
299
SES ENNEMIS ET SES MALADIES

cher les fanes lorsqu’elles sont attaquées et de les détruire par le feu, ce qu’on doit faire également des tubercules malades dont on ne pourrait tirer parti après la récolte. Mais ce qu’il recommande particulièrement, c’est le chaulage du sol et celui des tubercules, et nous croyons qu’il y a un certain intérêt historique à reproduire cette recommandation.

« Il est urgent, dit Ch. Morren, de chauler les champs avec une liqueur composée comme suit :

25
3
1
125
kilogrammes de chaux,
kilogrammes de sel de cuisine,
kilogramme de sulfate de cuivre,
litres d’eau.

« On prépare ce mélange dans un tonneau et on arrose la surface du sol. On peut employer aussi ce mélange pour chauler la Pomme de terre elle-même lorsqu’il s’agit de la planter. On peut employer la même composition sans eau pour en soupoudrer le sol. L’eau du ciel, la pluie, suffira pour la délayer suffisamment, l’étendre dans la terre et agir sur le germe du mal. Le chaulage a pour but de tuer les semences des Champignons, absolument comme par un chaulage semblable on détruit la Carie du Blé, le Charbon de l’Avoine et l’Ergot du Seigle ».

Nous avons dit plus haut que le Dr Montagne avait, antérieurement à Desmazières, donné un non scientifique au Champignon parasite, signalé comme étant la cause de la maladie de la Pomme de terre. Voici, en effet, ce que nous trouvons dans le Journal L’Institut, n° 609 du 3 Septembre 1845 : Société philomathique de Paris, séance du 31 Août 1845, M. Montagne fait une communication sur la Maladie qui ravage les Pommes de terre. Nous en extrayons ce qui suit :

« On s’accorde généralement à croire, dit le Dr Montagne, que cette affection est occasionnée par la présence d’un Champignon de la famille des Mucédinées, et, ce qui est bien remarquable, par une Mucédinée appartenant à ce même genre Botrytis dont fait également partie l’espèce qui sévit si cruellement parfois sur les Vers à soie. Ce Botrytis qu’en raison de ses effets nous proposons de nommer Botrytis infestans, attaque surtout le dessous des feuilles de la Solanée, qu’il recouvre entièrement comme d’une