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HISTOIRE DE LA POMME DE TERRE

mauvais résultats de la récolte ne sont nullement comparables avec ceux obtenus d’une plantation de tubercules malades[1].


Maladies causées par d’autres parasites végétaux.


§ 1er. — Maladies spéciales aux tubercules.


Nous passerons successivement en revue les maladies suivantes qui n’affectent ni les tiges, ni les feuilles, mais seulement les tubercules. Ce sont : 1o La Gale de la Pomme de terre ; 2o La Gangrène sèche des tubercules ; 3o La Gangrène humide des tubercules ; 4o Les Tubercules piqués ; 5o Le ramollissement des tubercules ; 6o Le Rhizoctone de la Pomme de terre.

Disons d’abord quelques mots sur les parasites qui sont les causes efficientes des trois premières de ces maladies.

Il existe des végétaux microscopiques, les plus petits que l’on connaisse, qui exigent, pour être vus et étudiés, l’emploi des plus puissantes lentilles. Ces microbes, que l’on est à peu près convenu de classer parmi les Bactériacées, se font redouter par leur action nocive, en raison même de leur rapide multiplication et de la faculté qu’ils ont de se maintenir longtemps dans une sorte de vie latente, soit dans l’air où ils restent en suspension avec toutes les poussières atmosphériques, soit dans le sol où ils séjournent jusqu’à ce qu’ils y rencontrent de nouveau les tissus organisés des plantes hospitalières qui facilitent leur nutrition et leur reproduction. Leur rôle est le même, en définitive, que celui de ces espèces congénères, qui constituent les Microbes pathogènes, également redoutables pour l’homme et les animaux.

Le mode général de multiplication de tous ces Microbes est la simple division d’eux-mêmes, un seul de ces organismes cellulaires, c’est-à-dire la cellule même qui représente l’individu, se dédoublant spontanément pour en former deux autres, qui en produisent bientôt quatre nouvelles, et ainsi successivement, suivant la progression 2, 4, 8, 16, 32, 64, etc., qui dépasse un million à la 21e partition collective. C’est ce que l’on appelle la scissiparité continue.

  1. — Nous avons fait connaître tous les résultats de nos recherches sur le Pseudocommis dans le Bulletin de la Société mycologique de France (1897-1898).