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SES ENNEMIS ET SES MALADIES



pendant toute cette période de temps que la plantation, la végétation et la récolte des Pommes de terre s’accomplissent… Sur le littoral algérien et particulièrement aux environs d’Alger, la pomme de terre est cultivée sur une assez vaste échelle pour être livrée comme primeur à la consommation ; il y avait donc une grave question à étudier, celle de savoir si les tubercules nouveaux étaient attaqués par les chenilles (ou larves) au moment de la récolte ; car, dans ce cas, il y aurait eu un grand danger, pour les autres pays, à laisser sortir les Pommes de terre du territoire algérien. Mais les observations qui ont été faites jusqu’à ce jour démontrent d’une manière certaine que les Pommes de terre cultivées comme primeurs en Algérie peuvent être exportées sans aucun danger, puisque la chenille du Bryotropha Solanella n’attaque pas les nouveaux tubercules et qu’il n’y a que ceux qui ont été amoncelés en tas comme conserve alimentaire ou pour la reproduction, qui le soient, vers l’automne.

» On doit, du reste, ne pas oublier une chose. Le tempérament de la Pomme de terre par rapport aux conditions climatériques de diverses parties de notre Colonie où cette plante est cultivée, s’oppose à ce qu’elle produise des tubercules propres à la reproduction franche de la variété sur le territoire algérien ; il est donc d’un usage général, pour obtenir de bons produits, de faire venir chaque année d’Europe, et particulièrement du nord de la France, des tubercules reproducteurs. Jamais on n’exporte d’Algérie de vieux tubercules pour la reproduction ; agir ainsi, ce serait un double danger : celui d’introduire l’Insecte où il n’existe pas, et, d’un autre côté, de livrer au sol des produits déjà dégénérés sous les influences climatériques, car c’est un fait certain que les Pommes de terre cultivées dans des conditions défavorables marchent rapidement à la dégénérescence de la variété ; c’est ce qui arrive dans le plus grand nombre des cas en Algérie, surtout dans les parties chaudes où il est encore possible de cultiver cette Solanée ».

En 1873, M. Prillieux signalait à la Société d’Horticulture de France une observation qu’il avait faite sur des Pommes de terre à germes filiformes dans une assez grande étendue des cultures de Mondoubleau (Loir-et-Cher). Elles s’étaient montrées en quantité au printemps de 1872, parmi les tubercules provenant de la récolte de 1871. Mais ces tubercules au moment de la récolte pa-