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CHAPITRE V

LES ENNEMIS ET LES MALADIES DE LA POMME DE TERRE


Nous regardons comme ennemis de la Pomme de terre les espèces du règne animal, dont il y a lieu de craindre les déprédations, lorsqu’ils s’attaquent soit aux tubercules, soit à la tige et au feuillage pour en faire principalement l’objet de leur nourriture. Ses maladies, par contre, dépendent : 1o soit d’un mauvais état de l’organisme sans cause extérieure connue, et par suite résidant dans la plante même, et provenant de certains arrêts de développement ou d’affaiblissement général qui peut résulter de la mauvaise nature du terrain ou bien des agents atmosphériques ; et 2o de l’action nocive de parasites végétaux appartenant tous aux Mycètes microscopiques ou Champignons minuscules, peu ou pas visibles à l’œil nu, dont on ne constate souvent que les déplorables effets de la pénétration vitale dans les tissus de la plante, plus ou moins frappés de dessiccation ou de mortification. C’est dans cette dernière catégorie que se trouve naturellement placé ce que l’on appelle communément La Maladie de la Pomme de terre, très redoutable à l’origine, moins grave aujourd’hui, mais qui n’en constitue pas moins un véritable fléau dont les attaques sont heureusement moins difficiles à conjurer qu’autrefois.


I. LES ENNEMIS DES POMMES DE TERRE.


Parmi les animaux, et en particulier les mammifères, contre la présence desquels il convient de se prémunir par des pièges ou d’autres procédés bien connus, se trouvent les rongeurs dont Olivier de Serres avait déjà à se plaindre, au XVIe siècle, lorsqu’il disait dans son Théâtre d’Agriculture : « L’on conserve le cartoufle tout l’hyver parmi du sablon délié en cave tempérée ; moyennant que ce soit hors du pouvoir des rats, car ils sont si friands de telle