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200 HISTOIRE DE LA POMME DE TERRE

lorsque l’invasion de la maladie menaça de la faire abandonner, alors même que tous les esprits commençaient à se pénétrer de son utilité bienfaisante. On reprit heureusement courage, les attaques de cette déplorable maladie diminuèrent insensiblement d’intensité, et, de nos jours où l’on est obligé de faire encore la part du fléau, on peut dire que la Culture de la Pomme de terre est, à tous les points de vue, plus florissante que jamais. Voici ce que nous relevons dans l’Ouvrage déjà cité de M. Ch. Baltet :

« Après le Blé, la Pomme de terre tient le premier rang en France. Tout le monde en consomme. Les 4,500 hectares de 1789 sont arrivés à 1,512,136 hectares en 1892. La récolte, en France, dépasse aujourd’hui 136,000,000 de quintaux métrique, représentant une valeur de 600 millions de francs, y compris les espèces fourragères ou à féculerie. Chaque Département cultive le précieux tubercule pour l’alimentation ou l’industrie. Treize Départements ont affecté chacun plus de 30.000 hectares à la Pomme de terre, depuis Saône-et-Loire, avec 53,000 hectares, jusqu’à Maine-et-Loire ; 31,000 hectares, en passant par la Dordogne, la Charente-Inférieure, la Sarthe, l’Ardèche, la Charente, le Puy-de-Dôme, les Vosges, l’Aveyron, la Loire, l’Allier, le Tarn, sans tenir compte de la superficie territoriale. Quant au rendement, la moyenne étant de 90 quintaux à l’hectare, la tête appartient au Département des Ardennes, 163 quintaux à l’hectare ; puis le Nord, 162 ; les Vosges, 159 ; la Vienne, 153 ; Meurthe-et-Moselle, 141 ; les Bouches-du-Rhône, les Hautes-Alpes et l’Ardèche, chacun 140 l’Aisne, 138 ; l’Oise, 137 ; la Meuse, 135 ; la Somme, 133 ; la Seine, 132 ; en partie de culture maraîchère ; puis le Rhône, le Doubs, le Var, la Marne, les Côtes-du-Nord, le Pas-de-Calais, le Puy-de-Dôme et Belfort, arrivant avec 130 à 120 quintaux. Les plus faibles rendements appartiennent au Cantal, à la Lozère, à l’Aude, aux Basses-Alpes, à la Charente-Inférieure, soit de 20 à 37 quintaux par hectare. La statistique de 1892 ajoute que les plus fortes évaluations, quant à la vente du produit, reviennent aux Alpes-Maritimes, à la Corse, au Vaucluse, à l’Aude, à la Savoie, au Calvados, à la Manche, aux Basses-Alpes, aux Bouches-du-Rhône, à la Seine, aux Pyrénées-Orientales, au Gard, au Finistère, à l’Ille-et-Vilaine, à la Loire-Inférieure, passant de 6 francs à 10 francs le quintal.

» Enfin, la Pomme de terre, élevée libre ou sous cloche, de tous