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192 HISTOIRE DE LA POMME DE TERRE

de terre fermentée, et en tirèrent des produits fort importants.

» Voici des renseignements officiels extraits des Mémoires statistiques publiés par ordre du Gouvernement : A. — En l’an XII (1803) pour le Département de Rhin et Moselle : « La Pomme de terre, qui est devenue un des mets du riche, est dans plusieurs Cantons la seule nourriture du pauvre ; on en fait aujourd’hui une telle consommation que l’on doit s’étonner comment, avant sa culture, les pays un peu populeux ont pu nourrir leurs habitans ». B. — En l’an XI (1802), pour le Département de la Moselle : « Elle est cultivée surtout dans l’arrondissement de Sarreguemines… Elle s’est prodigieusement multipliée depuis 1794, où elle est devenue d’un grand secours dans la disette qui s’est fait sentir… Elle était même presque inconnue au milieu du dernier siècle : elle a commencé à s’introduire dans les vignobles dont la population nombreuse, privée de plantes céréales, s’en était fait une précieuse ressource ; elle est aujourd’hui répandue partout ; c’est le légume dont la consommation est la plus grande, en même temps qu’il sert de nourriture aux bestiaux et d’engrais aux porcs. ». C. — En l’an XIII (1804), pour la Meurthe : « Quelques Cantons montagneux sont consacrés uniquement à la Pomme de terre… En 1789, la proportion des terrains plantés de Pommes de terre à ceux ensemencés en Fèves, en Pois, était comme 10 à 6, tandis que ce rapport est aujourd’hui de 10 à 3. Cette faveur qu’a obtenue la culture de la Pomme de terre est l’effet du défrichement des Communaux, de la vente au détail des grandes fermes, des diverses causes ayant multiplié le nombre des petits propriétaires dont ce précieux légume est la principale nourriture

». D. — En l’an XII, pour le Doubs : « La culture de la Pomme de terre augmente toujours, sensiblement… Outre la nourriture qu’elle fournit au Cultivateur, la Pomme de terre sert aussi de nourriture aux bestiaux qu’elle engraisse… Les nombreux avantages que le Cultivateur a trouvés dans la culture facile de la Pomme de terre paraissaient avoir beaucoup diminué la culture du Maïs, qui, plus exposé aux intempéries des saisons, laisse plus d’incertitude sur la récolte, sans donner plus d’avantage par ses produits… »

» Enfin, on lit dans les Annales de l’Agriculture française, qu’en 1814, la Pomme de terre était cultivée en grand dans le Département de l’Aisne, où « sa culture, ajoute l’auteur, a beaucoup aug-