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164 HISTOIRE DE LA POMME DE TERRE

Mais parlons maintenant de la Société royale d’Agriculture. Cette Société avait été établie par Arrêt du Conseil d’État du Roi, en date du 1er Mars 1761. Elle fit d’abord peu parler d’elle, car elle ne publia qu’un seul volume contenant les extraits de ses délibérations du 12 Mars au 10 Septembre 1761. Elle se borna, pendant vingt-quatre ans, à donner plusieurs prix et à faire distribuer quelques instructions aux cultivateurs. Mais, en 1785, elle prit une vie nouvelle, s’affirma par des publications régulières et commença à rendre de grands services. Parmentier y remplissait alors les fonctions de Censeur royal, ce qui devait faire de lui une sorte de membre privilégié, et il en profita pour y faire des communications et y lire des Rapports et surtout des Mémoires, qu’on ne trouve pas dans ses ouvrages, et qui nous ont paru avoir un assez grand intérêt pour figurer dans cette Histoire. Il existait à cette époque un Comité d’Administration de l’Agriculture au Contrôle général des Finances. Parmentier, appelé par le Contrôleur général à faire partie de ce Comité, s’excusa sur l’impossibilité de concilier ses devoirs comme membre de la Société d’Agriculture avec ces nouvelles fonctions. Ceci se passait en Septembre 1785 (d’après Pigeonneau et de Foville, 1882).

Nous trouvons, dans les Mémoires de cette Société royale d’Agriculture, séance du 16 Juin 1785, l’article suivant, après l’annonce d’un ouvrage de M. Parmentier, intitulé : Instruction pour la culture et l’usage du Maïs en fourrage, etc. « La Pomme de terre, dont la culture est encore plus essentielle que celle du Maïs, parce qu’elle réussit dans tous les cantons, a été encore plus cultivée cette année dans la Généralité de Paris que les années précédentes. M. l’Intendant a fait distribuer, dans plusieurs endroits, l’espèce appelée Hâtive, qui convient mieux que toute autre aux Bestiaux ; et quoiqu’elle n’ait été plantée qu’à la fin de Juin, elle a très bien réussi : ce qui n’a pas peu contribué à répandre le goût de cette culture parmi les cultivateurs ».

Dans la séance du 21 décembre 1786, Thouin et Parmentier rendent compte en ces termes de diverses observations, faites sur la culture du Sorgho, du Maïs et des Pommes de terre, par M. Dussieux à Maison-Blanche, Paroisse de Lézigny, en 1786 : « … M. Dussieux a étendu davantage sa culture de Pommes de terre : il a employé un arpent et 10 perches de terrain. Une partie fut labourée à