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SON INTRODUCTION EN FRANCE 149

Besançon crut utile de mettre au concours la question suivante : Indiquer les végétaux qui pourraient suppléer en tems de disette à ceux que l’on emploie communément à la nourriture des hommes et quelle en devrait être la préparation ? Cette Académie fit connaître son appréciation sur les Mémoires qu’elle avait reçus et qui traitaient cette question, dans sa séance du 24 Août 1772. M. Tripard, membre actuel de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Besançon, a publié dans les Annales franc-comtoises de 1895 de curieux détails sur ce Concours, qui est resté célèbre dans l’histoire de la Pomme de terre. Nous extrayons ce qui suit de son consciencieux travail.

« Sept mémoires, dit M. Tripard, furent envoyés à l’Académie. Nous les avons lus avec grand intérêt. Tous sont unanimes sur un point : c’est que la culture de la Pomme de terre était déjà ancienne dans la province de Franche-Comté. « Les Pommes de terre, dit le mémoire no 2, tirent leur origine de l’Amérique….. Les habitants de la Franche-Comté trouvent à cultiver la Pomme de terre un tel profit que s’ils n’avaient la liberté que de semer du Blé ou des Pommes de terre, ils donneraient la préférence à celles-ci ». L’auteur cite un Curé de Meslay qui en avait semé 15 boisseaux dans 15 boisselées de terrain, et en avait obtenu 771, soit 51 pour un.

» On ne peut retirer du no 3 qu’une particularité assez curieuse : « Une manufacture de poudre établie à Metz ne se sert que de farine de Pommes de terre, qui est aussi blanche que celle du Froment ».

» Dans le no 4, on voit que « le produit d’un arpent planté en Pommes de terre, à supposer le terrain convenable et bien cultivé, comme on le supposerait au manyoc, produira pour la subsistance du peuple plus que ne le feraient six arpens en Bled ». L’auteur ajoute que « on les accommode de toutes les façons et on les mange sur les meilleures tables… on a trouvé le moyen d’en faire du pain. »

» Le mémoire no 5, qui paraît le moins intéressant, se borne à classer « les poires de terre d’Amérique, ou cassaves, parmi les végétaux qui servent à la nourriture de l’homme ».

» Le P. Prudent de Faucogney, religieux capucin de la Comté de Besançon, auteur du no 6, ne s’occupe que de la préparation de la Pomme de terre ; « les expériences qu’on a faites le dispensant d’en parler davantage ».