nourrissent non moins que les Châtaignes et les Carottes, mais ils sont flatulents. On m’a raconté que les Bourguignons se sont à présent interdit Tusage de ces tubercules, parce qu’ils sont persuadés que c’est un manger qui donne la lèpre, et ils les appellent Artichauts des Indes ».
Jean Bauhin, aussi célèbre que son frère G. Bauhin, consacre également, dans le 3e volume de son Historia plantarum generalis, publiée à Iverdun en
Fig. 39 à 41. — Portion de tige fleurie, avec fleur, plus grossie, et tubercule de Pomme de terre, d’après la gravure sur bois (réduite d’un quart) de l’Historia plantarum generalis de Jean Bauhin (1651). 1651, un de ses articles à la Pomme de terre. Il y reproduit sommairement presque tout ce qu’en avaient dit De l’Écluse et G. Bauhin ; mais sa description est quelque peu différente, et nous croyons qu’il n’est pas sans intérêt de la traduire ici, en la faisant suivre des renseignements qu’il a cru devoir y ajouter.
Le titre de son article est intitulé Papas americanum.
« Cette plante, dit-il, a une tige haute de deux à trois coudées[1], quelquefois plus : elle est assez épaisse, succulente, presque ronde, légèrement velue, verte mais tachetée de nombreux points rougeâtres, creuse, rameuse, et elle paraît inégale en raison des ailes membraneuses d’un noir pourpre et quelquefois frisées qui la parcourent entre les insertions des pétioles des feuilles. Celles-ci, longues d’une palme et demie[2], se composent de trois conjugations de folioles, dont l’une qui est l’impaire, un peu plus grande que les autres, est terminale : toutes ces folioles sont velues, assez peu régulièrement disposées, plutôt longues que larges ; leur face supérieure est d’un vert foncé et lisse, et la face inférieure plus pâle et terne. De plus petites folioles arrondies se trouvent interposées