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LE CHÂTEAU OU MANOIR MASSON À TERREBONNE




L E 23 décembre 1673, la Compagnie des Indes Occidentales concédait au sieur Daulier-Deslandes deux lieues de terre de front sur la rivière Jésus, autrement appelée la rivière des Prairies, à prendre depuis les bornes de la seigneurie de la Chesnaye, en montant, vis-à-vis l’île Jésus, sur deux lieues de profondeur. C’est la seigneurie qui porta plus tard le nom de Terrebonne.

M. Daulier-Deslandes ne vint jamais dans la Nouvelle-France et, le 25 octobre 1681, il vendait sa seigneurie au sieur Louis Le Compte Dupré, riche négociant de Montréal.

Après la mort de M. Le Compte Dupré, sa veuve, Catherine Saint-Georges, vendit sa seigneurie à François-Marie Bouat, lieutenant général de Montréal.

Le 12 septembre 1721, l’abbé Louis Lepage de Sainte-Claire devenait à son tour propriétaire de la seigneurie de Terrebonne.

Après la conquête, cette seigneurie fut vendue à MM. McTavish et McKenzie. Elle fut achetée par l’hon. Joseph Masson, le 31 décembre 1832, au prix de 25,150 louis sterling.

Un peu après 1848, la veuve de l’hon. M. Masson faisait construire un nouveau manoir seigneurial à Terrebonne. La construction dura six ans et coûta, dit-on, près de $80,000. Madame Masson en prit possession la veille de Noël de l’année 1854. La digne châtelaine devait y mourir le 27 novembre 1883, assistée par le saint Mgr Bourget, qui lui répétait : « Oui, votre maison est splendide, madame, mais celle que vous habiterez bientôt est encore bien plus belle… »

Par son testament, madame Masson avait légué son manoir de Terrebonne avec toutes ses dépendances aux Sœurs de la Providence de Montréal « pour y garder en pension, à des prix convenus à l’amiable, des dames respectables pour y vivre tranquilles… »

L’Institut des Sœurs de la Providence prit possession de son nouvel établissement le 1er  mai 1884 et le garda jusqu’au 12 mai 1888.