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LE MOULIN FLEMING À LA VILLE LA SALLE



L A ville La Salle s’élève sur la rive nord du Saint-Laurent, entre les villes de Lachine et de Verdun.

Cette municipalité toute récente est cependant un des coins historiques de l’île de Montréal. Elle renferme, en effet, l’ancien fief La Salle et l’emplacement du vieux fort de Lachine.

C’est dans l’hiver de 1667-1668 que M. Galinier, supérieur de Saint-Sulpice, concéda un fief à Cavelier de La Salle. M. Faillon nous apprend que ce fief était situé en face du lac Saint-Louis, dans un endroit de l’île de Montréal où le séminaire des Messieurs de Saint-Sulpice avait déjà résolu d’établir une bourgade. La Salle commença des défrichements, traça l’enceinte du futur village, où tous les colons devaient avoir une maison pour s’y mettre à couvert des Iroquois. Il fit aussi diverses concessions, donnant à chaque colon soixante arpents de terre.

On sait que dans la nuit du 5 août 1689 plusieurs centaines d’Iroquois traversèrent le lac Saint-Louis massacrèrent presque toute la population de Lachine et incendièrent une trentaine de maisons.

Le moulin Fleming s’élève à l’extrémité ouest de l’ancien village de Lachine.

On croit généralement que le moulin Fleming fut élevé par le grand découvreur Robert Cavelier de La Salle. Il n’en est pas ainsi. Il date de 1816.

Le moulin Fleming est remarquable par sa structure presque unique dans le pays, étant à quatre étages et de forme conique. Sa construction fut l’occasion d’un procès célèbre. Les Messieurs de Saint-Sulpice, forts de leurs droits comme seigneurs de l’île de Montréal, voulurent empêcher le nommé Fleming de se servir de son moulin. Le procès dura une décade.

Abandonné depuis plusieurs années, le moulin Fleming menace ruine et disparaîtra avant longtemps si on ne s’empresse de guérir les blessures que lui font les éléments[1].

  1. Notes de M. E.-Z. Massicotte.