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avait à juger quelque délit, ce qui n’arrivait pas souvent, grâce à la moralité des gens. Dans cette salle se tenait encore la cour plénière, quand il fallait régler les corvées, ouvrir des chemins, construire des ponts. Dans cette salle aussi avaient lieu les grandes réunions des censitaires à la fête de saint Michel de Thury, le patron.

« De là, on passait dans une suite de chambres de diverses grandeurs, toutes meublées et ornées selon le goût de l’époque et la richesse des seigneurs de Tilly.

« Un grand escalier de chêne, assez large pour laisser passer de front une section de grenadiers, conduisait aux pièces supérieures ; chambres à coucher et boudoirs avec leurs vieilles fenêtres à barreaux d’où le regard s’échappait pour embrasser un délicieux fouillis de nappes d’eau, de tapis de gazon, d’arbustes, de végétaux, d’arbres et de fleurs »[1].

Cette description du manoir de Tilly était-elle fidèle ? Kirby a parlé de la vie canadienne d’autrefois avec tant de sympathie qu’il y aurait mauvaise grâce, vraiment, à le chicaner sur des détails peut-être erronés mais qui, en somme, sont loin de déparer les charmants tableaux qu’il a tracés du régime français.

  1. Le Chien d’or, traduction de Lemay, tome ii, p. 15.