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JEAN RIVARD

pétuer dans le canton de Bristol le nom et la mémoire du premier colon. Jean Rivard s’y était opposé, de même que Gendreau-le-Plaideux, mais il se résigna assez facilement, à cette condition que la localité de Rivardville serait placée sous le patronage de sainte Louise.

Jean Rivard fut élu maire et juge de paix de la nouvelle paroisse. Et c’est à partir de ce moment que s’accentue et s’affirme le rôle social de notre personnage. Il s’agit pour lui de présider au développement de l’organisme municipal, et d’en assurer le jeu libre et vivant ; il s’agit de former et de créer à Rivardville un esprit public, et pour ainsi dire de donner une âme à ce corps social. À cette tâche, Jean Rivard consacre tous ses loisirs, et il s’efforce d’inculquer dans la conscience de ses voisins et coparoissiens les notions d’ordre et d’économie rurale et domestique, de progrès matériel, moral et intellectuel, qu’il avait apportées du collège dans la forêt, et que son expérience personnelle avait singulièrement enrichies.

Nous assistons donc, maintenant, à toutes les manifestations essentielles ou du moins importantes de la vie collective et paroissiale, et nous sommes les témoins de l’action discrète, mais efficace et profonde, de la vertu d’un colon, d’un cultivateur instruit sur ceux qui l’entourent et qui reçoivent de lui l’impulsion et l’orientation. Et nous voyons Jean Rivard prendre sur les habitants de toute la région de Bristol un ascendant toujours croissant, et monter, monter dans leur estime et dans leur admiration jusqu’à ce qu’un jour — suprême et fragile consécration de leur sympathie — ils en fassent leur député au Parlement. Et dès lors ce sont des scènes, non plus seulement de la vie municipale et paroissiale, mais de la vie électorale, politique et parlementaire, qui passent successivement sous le regard du lecteur.

Gérin-Lajoie — est-ce scrupule d’un fonctionnaire qui