qui lui furent remises, le professeur n’a trouvé que deux copies intéressantes, celles d’André Laurence et de Jacqueline Lambert.
Les deux jeunes gens s’ignoraient l’un l’autre. Un lien maintenant les rapproche et unit leurs deux âmes. Ils finissent par se rencontrer à la Bibliothèque de l’Université, puis sur la rue, et par échanger leurs goûts communs. Peu à peu la communauté des goûts descend de l’esprit jusqu’au cœur : ils s’éprennent l’un de l’autre.
Jacqueline est fille d’un riche directeur de la Banque de Québec. André Laurence, fils d’un médecin, vit avec sa mère devenue veuve, et il est sans fortune. Il a consulté M. Dejean sur ses aptitudes littéraires. Celui-ci déclare qu’André a du talent, mais qu’il n’a reçu chez les Jésuites aucune formation intellectuelle sérieuse, qu’il devra, s’il veut réussir, refaire son grec et son latin, puis aller à Paris compléter son entraînement et sa culture.
André s’éprend du beau rêve parisien. Il aime la France, tout comme Jacqueline ; il y travaillera sous la direction des maîtres, il respirera à pleins poumons l’atmosphère intellectuelle de la grande ville ; puis, ses études terminées, il écrira, il vivra de son art et de sa pensée.
Et Jacqueline, qui ne veut pas être un bas bleu, mais qui s’instruit pour donner plus de valeur à sa vie, approuve André. Ils joignent leurs deux rêves : ils se marieront, et Jacqueline, à Paris, sera la compagne, le soutien, le bon ange d’André.
Madame Lambert, vaniteuse, exulte quand elle est mise au courant de ce projet de mariage et de séjour à Paris. M. Lambert, qui ne vit que pour sa banque et pour l’argent, enrage quand il apprend que sa fille veut épouser un jeune homme qui fera des livres. Il gourmande Jacqueline… Les larmes coulent sur les ruines d’un beau rêve. Il consent, pourtant, qu’André épouse Jacqueline, quand il sera pourvu d’une situation qui assurera son avenir et sa fortune. Et il offre à André d’entrer à la Banque de Québec comme secrétaire-correspondant.