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aura dans ce pays une institution les concernant. Un crochet de 20 ou 30 lieues ne gêne pas ces globe-trotters, et la curiosité en amènera un grand nombre dans ce parloir de voyageurs internationaux. Vous me direz avec raison : l’essentiel c’est qu’ils y reviennent.

II. Comment les déciderez-vous à y repasser si la curiosité les y a amenés une fois ?

C’est demander comment la fondation destinée à ces voyageurs sera pour eux assez attrayante. On se gardera certes d’ouvrir un parloir cosmopolite où l’on ne parlerait plus et dont on ne parlerait plus au bout de deux mois. Il faudra que les visiteurs y viennent pour leurs affaires. L’institution sera un parloir comme une chambre syndicale est un parloir. Ce parloir sera toujours fréquenté parce qu’il sera l’organe d’un besoin infini ? Il sera la chambre syndicale des voyageurs de commerce internationaux. Il se peut qu’ils en aient déjà une, mais ils ont avantage à placer cette chambre internationale réellement entre des nations et au oint du monde où le plus de nations se rencontrent. Elle sera plus en relief, plus en vedette, plus en évidence. Elle comptera plus de membres, sera mieux informée sur les intérêts de la corporation, plus forte pour les soutenir et plus apte à les gouverner. Pourquoi cette chambre syndicale serait-elle moins fréquentée que les autres ?

III. Comment les voyageurs internationaux si nomades s’astreindront-ils à apprendre une langue utile seulement et problématiquement dans un pays où ils ne seront jamais sûrs de revenir ?

Nous savons maintenant qu’ils y reviendront, et parfois ils devront s’y arrêter plus d’une heure. En dehors des assemblées corporatives, ils auront en effet à prendre connaissance des lettres adressées au bureau par des fabriques et des maisons de commerce. Ils auront, une fois