Page:Roy - Le cadet de la Vérendrye, 1897.djvu/21

Cette page a été validée par deux contributeurs.
17
LE SECRET DE L’AMULETTE

Joseph, le premier, rompit le silence et dit :

— Voici une rivière qui doit être importante. Quelle singulière configuration du pays. Une fois vu, il n’y a pas à craindre de l’oublier.

— Tu m’as dit, je crois, que ton père se proposait de remonter la grande rivière, au nord du lac des Prairies, dans sa prochaine expédition à la découverte de la mer de l’ouest, n’est-ce pas ?

— Oui, répondit Joseph ; la route n’est pas aussi belle que celle du sud, que nous connaissons ; il a l’intention de s’aventurer plus au nord.

— Eh bien ! cela fera justement notre affaire. Nous irons par le nord, et si nous ne sommes pas sur la bonne voie, nous descendrons au sud. En ouvrant bien les yeux nous trouverons peut-être ce coin de terre, en suivant les Montagnes Rocheuses du nord au sud.

— Je vois sur la carte « La Pipe » ; c’est assez ressemblant avec aucune pipe, n’est-ce pas ?

— C’est une montagne, sans doute.



— Probablement. Mais, pour faire cette carte, l’auteur a dû grimper dans un arbre de haute taille et, esquisser de là l’aspect de la contrée.

— Vois donc cette marque et ce G, dit Pierre. Que peuvent signifier ces signes ?… Penses-tu que ce soit l’endroit du trésor que nous avons à chercher ?

— Non, fit de la Vérendrye, pensif, cette consonne veut dire plutôt qu’à cet endroit il y a une grotte !

— En effet, tu dois avoir raison. Et moi, je crois que dans cette grotte sont enfouies les richesses mentionnées par le vieux Mandane.

— J’en doute. Puis, il y a les jumelles. Ce sont deux buttes,