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L’épluchette


Le couteau

Un habitant nommé Deschamps
Revenant de ses champs,
Échappe son couteau de poche
Sur la route. « Les enfants.
Se dit-il, me suivent de proche
Et de le ramasser
Ne manqueront guère. »
Mais les enfants (sœur et frère)
Sur la route vont passer
Sans se douter de la perte du père.
Celui-ci les apostrophe
En les voyant « — Mon couteau ?
— Quoi, vot’ couteau ?…

— Mais Christophe !

Mon couteau, qu’j’ai perdu tantôt
En revenant, sur la route !…
— Il est encore là, sans doute,
Répond le gars ; on savait-i’
Qu’vous l’aviez perdu ?

— Cristi !

Reprend alors le père
Se mettant en colère :

— On cherche quand même, on cherche comme il faut…
On s’dit ! — « P’t’êt’ ben que l’père a perdu son couteau !