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redoutes du Richelieu furent terminées. On commença des défrichements.

Quelques Algonquins ayant été tués pendant l’hiver, on craignit d’abord que ces meurtres ne fussent l’œuvre des Agniers. Quelques blessés, rappelés à la vie à force de soins, firent connaître que les assassins étaient des Sokokiois.

Au mois de mars,[1] un François et un Huron arrivèrent aux Trois-Hivières avec sept Agniers apportant des lettres de Couture. Celui-ci, ayant passé l’hiver chez les Agniers, avait assisté à leurs conseils et il confirmait les bonnes intentions de cette tribu. L’amnistie promettait de se prolonger. Jamais on n’avait joui d’une pareille quiétude[2].

Aussi quand, au mois d’avril, Couture arriva aux Trois-Rivières avec le père jésuite Pijart, on voulut lui faire une splendide réception pour le remercier de ses services. Le père le

  1. Le 10 mars 1646 — Journal des Jésuites.
  2. La paix si heureusement conclue par Couture dans l’automne de 1645, devait être honteusement violée un an après, le 18 octobre 1646, par le massacre de son ancien compagnon, le père Jogues, que l’on accusa d’avoir fait manquer la récolte du maïs et d’être la cause d’une maladie contagieuse qui se répandit parmi les sauvages.