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tint son congé au mois d’avril 1757, mais ne s’embarqua qu’à l’automne.

La santé de M. Varin ne s’améliorant pas, au printemps de 1758, il demanda au ministre de lui accorder sa retraite.

Arrêté en décembre 1761, M. Varin fut jeté à la Bastille avec Bigot, Péan, Cadet, etc., etc.

Nous avons peu de détails sur le séjour de Varin à la Bastille. Nous savons toutefois que M. de Sartine, président de la Commission qui devait le juger, lui accorda certains adoucissements, probablement à la demande des amis de sa famille et de celle des de Beaujeu, qui avaient de bons protecteurs à la cour.

Le 3 février 1762, M. de Sartine écrit au major de la Bastille : « Je vous prie de dire au sieur Varin que je consens qu’il écrive à sa famille pour lui donner de ses nouvelles mais qu’il ne date pas sa lettre de la Bastille mais de Paris, et qu’il ne mette rien dans ses lettres qui concerne son affaire. Comme il est incommodé, le chirurgien major le verra deux fois par jour plutôt qu’une. Vous lui direz aussi que je le verrai incessamment, peut-être demain. »[1]

Le sieur Varin fut le deuxième profiteur du Canada à recevoir sa sentence. Les juges, de toute évidence le trouvaient presque aussi coupable que Bigot, mais, comme dans le cas de ce dernier, dif-

  1. J.-Edmond Roy, Rapport sur les Archives de France, p. 868.