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en même temps d’appuyer et de solliciter ma demande. »

Le garde-magasin de Vienne, qui était un homme méticuleux, de détails, tint pendant le siège de Québec en 1759, jour par jour, presque heure par heure, un Journal qui nous donne des renseignements inédits et infiniment précieux sur cette période de l’histoire de la vieille capitale.[1]

Le garde-magasin de Vienne fut-il un profiteur pendant la guerre qui se termina par la prise du Canada ? C’est Bigot lui-même qui répond à cette question dans son Mémoire de défense. Lisons le passage en question.

« Le sieur Bigot a appris, à la confrontation avec Cadet, comment la manœuvre a pu se consommer, si réellement elle s’est exécutée. Cadet a soutenu qu’il avait donné 60,000 livres à de Vienne, garde-magasin. Aussitôt, le sieur Bigot s’est écrié : Je ne suis donc plus étonné si ce garde-magasin ne s’est pas plaint de ce que les marchandises que Cadet remettait au magasin avaient été levées chez les négociants de Québec. Et véritablement si Cadet remettait au magasin des marchandises qu’il avait achetées dans la colonie, le garde-magasin aurait dû en avertir le sieur Bigot. Il ne pouvait pas ignorer que cet intendant lui laissait la liberté du choix entre les négociants et que par conséquent il pouvait

  1. M. Aégidius Fauteux a publié ce Journal dans le Rapport de l’Archiviste de la province de Québec, 1920-1921.