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Dans un de ses Mémoires, en effet Bigot fait dire aux juges du Châtelet par le truchement de son avocat :

« On a représenté trois marchés faits aux profits des sieurs Louvel, Courville et Maréchal, tous trois employés dans les bureaux, et en les comparant avec les registres de Manardy, on a cru reconnaitre qu’une grande partie des marchandises contenues au registre sont entrés au magasin par le moyen de ces trois marchés, et qu’elles ont été vendues au Roi plus que le sieur Perthuis ne les avait achetées de Menardy… »[1]

Puis, l’avocat de Bigot essaie de justifier son client en affirmant que ces marchandises n’avaient pas été achetées par lui mais par le garde-magasin.

Les avocats ou les personnes quelque peu versé dans les lois de la preuve pourront peut-être nous dire : Ce que vous venez de citer du Mémoire de Bigot est une simple insinuation. Il n’y a dans ces lignes aucune preuve légale contre le sieur de Courville. Nous en convenons, mais nous avons voulu adopter à son égard le même procédé dont il s’est servi pour compromettre les centaines de ses contemporains dont il a parlé dans son Mémoire. L’insinuation est un poison qui ne tue pas sur le coup mais finit par faire mourir ceux qui en souffrent.

  1. Mémoire pour messire François Bigot, 2e  partie, p. 492.