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malins, mordants, injustes le plus souvent, des hommes en place qui avaient donné ou contribué à faire donner des places de choix à des individus qu’il croyait bien inférieur à lui-même.

La suprême ambition du pamphlétaire anonyme est de se voir imprimé, commenté par ses contemporains, loué par les uns, maudit par les autres. Le sieur de C. n’eut pas cette joie maligne. Son pamphlet est resté enfoui dans la poussière des archives pendant près d’un siècle. Ce n’est, en effet, qu’en 1836, qu’il a été publié pour la première fois et encore d’une façon fort incomplète.

Quelques-uns de ceux que le sieur de C. a tenté de salir ont aujourd’hui leurs statues sur les places publiques. L’histoire a réhabilité un bon nombre des autres. Quant aux profiteurs qui méritaient les traits que leur a décochés le sieur de C., s’ils ont des amis, ceux-ci peuvent les défendre en criant que le sieur de C. a attaqué indifféremment purs et impurs sans toujours prouver ses avancés.

Le sieur de C. alias de Courville qui a versé tant de fiel dans son fameux Mémoire doit-il, lui aussi, entrer dans la galerie des profiteurs de la guerre de Sept-Ans ? Si on peut ajouter foi aux Mémoires de défense de Bigot, le sieur de Courville, comme à peu près tous les employés de l’Intendance aurait prêté la main ou du moins son nom pour aider l’intendant à voler le Roi.