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pas jeté à la Bastille et les mémoires anonymes du temps, si nombreux et si révélateurs, ne l’ont pas attaqué. Nous n’avons qu’un témoignage contre le chevalier de Repentigny et, malheureusement pour sa réputation, c’est celui d’un témoin universellement respecté alors comme aujourd’hui. C’est Montcalm qui écrit dans son Journal qu’il faut bien envoyer une expédition à la Belle-Rivière puisque M. Saint-Sauveur, le secrétaire du gouverneur de Vaudreuil, et le chevalier de Repentigny ont acheté de moitié pour cent cinquante mille livres de marchandises qui, revendues sur les lieux pour le compte du Roi, produiront un million.

Montcalm s’est-il trompé ou a-t-il exagéré ? Nous le souhaiterions pour la mémoire du chevalier de Repentigny qu’on s’était accoutumé à voir si brave, si beau et si glorieux dans nos pages d’histoire,

Pierre Claverie


Pierre Claverie était originaire de Susmion, diocèse d’Oléron. Il était arrivé à Québec aux environs de 1745, sans le sou, apparemment sans connaissances ni sans protecteurs. Mais il était intelligent, plein d’entregents, et réussit bientôt à entrer dans les bonnes grâces du contrôleur de la Marine Bréard qui, lui, était le truchement de Bigot.

Claverie, devenu un des amis ou des protégés de Bigot, aurait fait une fortune considérable si la