Page:Roy - Bigot et sa bande et l'affaire du Canada, 1950.djvu/237

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que nous reprochons aux romanciers. Parmi les « présumés profiteurs » mis en scène dans ces pages, il peut se trouver de parfaits honnêtes gens. Nous laissons donc toute la responsabilité des opinions émises aux mémoréalistes qui ont été les contemporains de ceux qu’ils accusent. Les uns et les autres ont disparus depuis de longues années mais espérons qu’un jour des historiens impartiaux feront le partage entre les bons et les mauvais. Justice sera alors rendue à ceux qui auront été injustement traités.

Louis du Chambon de Vergor


Nos manuels d’histoire ont cité à l’envie ce billet de Bigot à Vergor, du 20 août 1754 ; « Profitez, mon cher Vergor, de votre place, taillez, rognez, vous avez tout pouvoir, afin que vous puissiez bientôt venir me joindre en France et acheter un bien à portée de moi ». Ce billet est-il bien authentique ? Nous en avons longtemps douté. Comment une invitation aussi compromettante aurait-elle pu tomber entre les mains de l’auteur du Mémoire sur les affaires du Canada de 1749 à 1760 où il a été reproduit pour la première fois ? Mais depuis que M. Fauteux a identifié le sieur de C. l’auteur de ce Mémoire, il faut bien admettre que le billet en question a pu être écrit. Et voici pourquoi. Le sieur de C. c’est le notaire Louis de Courville, et il est prouvé qu’il servit de secrétaire au sieur de Vergor pendant son séjour en Acadie.