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ne Despins étaient en société pour vendre au Roi. Dès le 12 novembre 1748, madame Bégon écrivait : « On m’a assurée qu’il (M. Varin) était en société de grand commerce avec Martel et Lemoine des Pins pour toutes les fournitures. Il a fait l’année dernière celle du bois de chauffage et le fait encore cette année. Ses amis disent qu’il sait profiter de tout. »[1]

Comme la plupart des grands négociants du temps, M. Lemoine Despins faisait profiter les autres de ses beaux bénéfices. Il était généreux et charitable. Une de ses sœurs, Marguerite-Thérèse, née à Boucherville le 23 mars 1722, était entrée dans la congrégation fondée par Mme d’Youville, presqu’au début. Elle en devint la supérieure générale à la mort de la Mère d’Youville. Son frère fut toute sa vie un généreux ami pour les Sœurs Grises.

M. Lemoine Despins ne répondit pas à la convocation du Châtelet de Paris, en 1763. Le tribunal, le 10 décembre 1763, déclara qu’il serait plus amplement informé contre lui.

Le changement de régime ne nuisit en rien au commerce de M. Lemoine Despins. Il avait été le fournisseur du roi de France et le roi d’Angleterre, par ses aviseurs canadiens, continua à acheter de lui. Nous voyons qu’en 1775 M. Lemoine Despins demeura fidèle à la Couronne britannique même quand les Américains entrèrent dans Montréal.

  1. Rapport de l’Archiviste, 1934-1935, p. 17.