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teur est plutôt porté à exagérer, mais Montcalm, l’honnête Montcalm, accuse aussi le secrétaire de M. de Vaudreuil. Dans son Journal, il écrit : « L’empirique M. Mercier, l’ignorant et avide Saint-Sauveur, secrétaire du général, gouvernent la machine. Il faut bien envoyer à la Belle-Rivière, puisque Saint-Sauveur et le chevalier de Repentigny ont acheté de moitié pour cent cinquante mille livres de marchandises qui, revendues sur les lieux pour le compte du Roi, produiront un million ».

M. de Saint-Sauveur, on le sait, fut le père de saint Grasset de Saint-Sauveur et de l’écrivain prolifique Jacques Grasset de Saint-Sauveur, nés tous deux à Montréal pendant le séjour de leur famille dans cette ville.[1]

Le nommé Lemoine Despins


L’acte d’accusation mis devant les juges du Châtelet de Paris portait le nom de « Lemoine Despins, négociant, chargé de la fourniture des vivres à Montréal ».

Sur l’identité de cet accusé il n’y a pas d’hésitation possible. Il s’agit de Jacques-Joseph Lemoine Despins qui, à la fin du régime français, était sinon le plus riche du moins le plus important négociant de la métropole.

  1. P.-G. Roy, Les Petites Choses de Notre Histoire, vol. XII.