Page:Roy - Bigot et sa bande et l'affaire du Canada, 1950.djvu/150

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

En 1760, M. de Saint-Blin s’embarquait pour la France. Nous le voyons en février 1761 occupé à se faire donner des armoiries.

Quelques mois plus tard, il était arrêté et incarcéré à la Bastille.

M. de Simblin, comme plusieurs autres officiers, avait été la victime du système défectueux qui existait dans les forts de la Nouvelle-France, pour vérifier les comptes du munitionnaire Cadet. Celui-ci avait dans chaque fort son propre commis. Le Roi avait également le sien, mais les comptes de ce dernier devaient être vérifiés par le commandant. Le plus souvent, l’officier se fiait à son commis pour les détails de l’administrateur, Cadet, par l’entremise de son commis, achetait c’est le mot — le commis du Roi et lui faisait approuver tous ses comptes les yeux fermés. C’est de cette façon que plusieurs bons officiers furent compromis dans l’affaire du Canada.

Le sieur de C, apparemment, avait des griefs contre M. de Simblin. Si l’officier canadien avait été le grand voleur que nous dépeint le sieur de C, il semble que le Châtelet de Paris, qui avait tant de preuves dans ses dossiers contre les profiteurs du Canada, n’aurait pas acquitté si facilement l’officier Simblin.

Sans doute, M. Duverger de Simblin fit des erreurs, il commit même des irrégularités, mais comme la plupart de ses frères d’armes, commandants de forts, il se fia trop à ses subordonnés. Il