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fait entrer tous les jours une nombreuse garnison dans la ville qui auroit été en état de faire des sorties et des coupures en dedans pour disputer à l’ennemi le terrein pied à pied. La longueur du siège auroit déterminé M. Saunders à se rembarquer, à quoi la saison l’auroit contraint ; les forces des Anglais n’étoient point assez considérables pour ne pouvoir pas craindre d’être attaqué des divers côtés de Québec puisqu’ils n’y avoient que tout au plus dix mille hommes ; d’ailleurs, les fortes sorties dans le commencement du siège n’avoient pas été qu’avantageuses, l’ennemi ne pouvant travailler qu’avec peine à ses tranchées, et ne pouvant avoir alors aucune parallèle ».

Le sieur de C. (copie de Saint-Petersbourg) attribue une fortune de 23,000,000 de livres au marquis de Vaudreuil. L’auteur ajoute méchamment : « Il a partie de sa fortune de la Louisiane ». Il veut dire par là que le marquis de Vaudreuil aurait commencé à bâtir sa fortune pendant les treize années, de 1742 à 1755 qu’il fut gouverneur de la Louisiane. Si les détails donnés par le sieur de C. sur les différents officiers et employés de l’administration sont aussi exagérés que ceux qu’il nous offre sur le gouverneur de Vaudreuil, il faut avouer que son Mémoire n’a pas grand-valeur historique. On ne cache pas 23,000,000 de livres comme on cache un mouchoir. Le marquis de Vaudreuil, à sa mort en 1778, laissait une très modeste fortune à sa légataire universelle.