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Il semble donc qu’ici l’émigration en Amérique ait d’heureux effets. Elle engendre une certaine prospérité matérielle et favorise le développement moral et l’ascension sociale de la population par l’influence d’une race étrangère actuellement supérieure dans son ensemble.


La main-d’œuvre et la culture. — Le moment est venu d’étudier l’organisation de la culture et de la main-d’œuvre agricole dans la Campagne romaine. Quoique l’étendue des champs cultivés se réduise d’année en année, il y a encore plusieurs milliers d’hectares consacrés au froment et il y en avait bien davantage autrefois. D’autre part, la culture intensive qui fait des progrès sur certains points réclame une main-d’œuvre abondante. L’agriculture romaine se trouve actuellement dans une période de transition où des influences contraires luttent et tendent à se faire équilibre ; il en résulte des oscillations telles que ce qui est vrai une année ne l’est plus l’année suivante. C’est une des raisons pour lesquelles il est impossible d’indiquer par un chiffre même approximatif l’étendue des cultures et le nombre des ouvriers qui y sont employés.

Parmi ceux ci nous devons distinguer les simples journaliers ou guitti qui sont des isolés, môme s’ils sont embrigadés par un caporal, et les colons qui viennent en famille et cultivent, moyennant redevance, une portion de terrain pour leur propre compte. Les premiers sont de purs salariés, les seconds semblent être à un degré plus haut dans la hiérarchie sociale, mais il ne faut