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Dans la province de Rome, le latifundium se présente sous des aspects différents, suivant qu’on le considère dans la Campagne romaine où n’existe pas de population stable, ou dans la partie septentrionale de la province où se trouvent des villages clairsemés mais souvent importants. Il semble à première vue que les mêmes problèmes ne se posent pas dans les deux régions : dans l’Agro romano l’attention des particuliers et des pouvoirs publics se porte surtout sur l’assainissement et la mise en culture, sur ce qu’on appelle la bonification ; dans le Viterbois on se préoccupe surtout des usages publics et des conflits entre propriétaires et paysans. En réalité, nous verrons qu’en dépit des apparences, le problème est bien le même partout : Comment augmenter la productivité du sol pour nourrir des bouches chaque année plus nombreuses. La question agraire est ici avant tout et surtout une question de patronage rural, de direction du travail agricole.

Cependant, comme la présence ou l’absence de population stable est un tait qui n’est pas indifférent et qui donne aux deux régions une physionomie bien distincte ; comme, d’autre part, il importe d’éviter toute confusion, nous étudierons successivement le latifundium dans la Campagne romaine et le latifundium dans la région de Viterbe.