Une de ces lois qui nous est apparue avec le plus de netteté et qui domine tout le problème en question est celle de l’interdépendance du travail et de la propriété. S’il est vrai que certaines formes de propriété favorisent certaines formes de travail il est non moins vrai que certaines formes de travail exigent et entraînent certaines formes de propriété. Comme le travail a pour but de procurer à l’homme des moyens d’existence, nécessité pressante, et qu’il est souvent dans la dépendance étroite des conditions du lieu, c’est donc en définitive la propriété qui doit s’organiser en fonction du travail. Il s’ensuit que le mode et le degré d’appropriation du sol présenteront des différences parfois considérables suivant les pays et les époques : ici encore apparaît la loi d’adaptation.
C’est pour avoir méconnu cette loi que le législateur a si souvent fait œuvre inutile pour ne pas dire néfaste. Il en sera ainsi toujours et partout lorsque les lois civiles ne tiendront pas compte des lois sociales constatées par l’observation. Il en sera ainsi toutes les fois surtout que les pouvoirs publics violeront cette autre loi d’après laquelle, dans les sociétés, chaque organe a sa fonction propre. Or la leur est essentiellement, à l’intérieur, le maintien de la paix publique par la législation, la police et la justice. En dehors de là, les interventions de l’État ne se justifient que par l’incapacité des particuliers à satisfaire aux besoins collectifs par l’initiative privée et l’association libre. C’est un fait d’observation que, toutes choses égales d’ailleurs, les attributions des