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avec les progrès techniques de notre époque et avec la nécessité d’une production nourricière abondante dans un pays surpeuplé qu’il y a malaise et souffrances. C’est parce que le régime de la propriété n’est pas adapté aux exigences de la culture intensive qu’éclatent conflits et troubles. C’est parce que la formation sociale de la race la rend peu capable d’adaptation et rétive aux transformations rapides de l’évolution moderne qu’apparaissent la désorganisation et l’anarchie. Or on peut constater les mêmes phénomènes en bien des pays autres que l’Italie.

C’est donc, en dernière analyse, l’éducation sociale du peuple entier qui est à faire. Mais une semblable entreprise n’est réalisable que si la classe patronale est résolue à la mener à bonne fin et à remplir les devoirs que lui impose la possession du sol.

Le premier de ces devoirs c’est de donner au travail agricole une direction énergique et intelligente afin de le rendre plus productif et d’accroître par là les moyens d’existence de la population. Nous avons constaté que cette direction ne peut venir que des patrons naturels : propriétaires et fermiers. Les tentatives répétées par l’État, sous des formes multiples, pendant des siècles, n’ont abouti qu’à des échecs car le respect des lois sociales et économiques est la condition sine qua non du succès pour les entreprises des pouvoirs publics comme pour celles des particuliers. Il importe donc d’étudier ces lois et de les connaître pour pouvoir apporter un remède efficace aux crises agraires.