Page:Roux - La Question agraire en Italie, 1910.djvu/263

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sources régulières permettent une alimentation meilleure et plus abondante, surtout si on cultive un jardin. L’habitation fournie par le fermier est très supérieure non seulement aux huttes de branchages, mais aussi aux sordides maisons de la montagne. Grâce à l’action combinée des pouvoirs publics et des patrons, l’hygiène s’améliore et est en voie de devenir satisfaisante.

La sécurité des moyens d’existence permet de traverser plus facilement les phases de l’existence. Certaines perturbations, normales autrefois, telles que maladies et chômages, tendent à devenir exceptionnelles.

La situation de la population ouvrière est donc sensiblement améliorée. Il ne faut pas hésiter à attribuer cette amélioration au patronage des fermiers-agriculteurs. Par une direction prévoyante du travail, ils assurent à leurs ouvriers des moyens d’existence suffisants et stables et ainsi les font jouir indirectement des avantages de la propriété et leur permettent de surmonter les crises de l’existence. Ces fermiers sont certainement moins charitables en apparence que bien des propriétaires romains, mais leur action sociale a une efficacité autrement grande pour l’amélioration du sort de leurs semblables. Ils jouent bien ici le rôle de grands patrons que leur abandonnent les propriétaires : à l’anarchie qui caractérise l’Agro romano ils font succéder l’ordre et l’organisation. Leur intelligence directrice coordonne les forces éparses ou antagonistes, et l’outillage fourni par leurs capitaux donne à ces forces le maximum d’effet utile. Au gaspillage