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cette production de s’en occuper et de contrôler ses vendeurs ; le fermage est alors la solution la plus simple. Le contrat ne dure que le temps d’une culture, car on ne pratique pas ici l’horticulture intensive sur espace restreint comme dans les environs de Paris ou dans certains districts de la Hollande. Le jardinier a l’avantage de recevoir chaque fois un terrain frais, relativement reposé, et le propriétaire y trouve celui de faire donner à sa terre des façons multiples qui nettoient et ameublissent le sol. On voit aussi à Boccaleone un enclos planté en vigne à la mode du Suburbio.

Jadis, un seul gardien demeurait sur le domaine ; aujourd’hui, vingt chefs de famille y sont occupés toute l’année et y vivent avec leurs femmes et leurs enfants ; ceux-ci et celles-là ne sont pas sans apporter quelque trouble dans la ferme et sans causer parfois des embarras au propriétaire. Mais ce dernier peut choisir ses ouvriers, car le domaine est très recherché à cause de sa salubrité, du voisinage de Rome et des commodités qu’il offre pour l’école et l’alimentation.

Il faut noter que le propriétaire qui travaille activement et constamment à l’amélioration de son domaine n’a pas suivi le plan qui lui était imposé, car, à l’usage, il a reconnu que l’application en était impossible, et l’exécution seule apprend quelles modifications sont nécessaires. C’est là le reproche le plus sérieux qu’on puisse adresser à ces plans administratifs dressés à l’avance par des fonctionnaires qui connaissent peut-être bien les conditions générales de l’Agro