esprit que sont appliquées les dernières lois. L’État se cantonne ainsi à peu près dans son rôle normal, l’expérience du passé lui ayant démontré qu’il est inutile qu’il en sorte. Encore devons-nous remarquer que ce patronage des pouvoirs publics n’est justifié que par l’incapacité des patrons naturels qui ne remplissent pas leur fonction ; il devient tout à fait inutile vis-à-vis de propriétaires ou de fermiers capables, et nous verrons plus loin que, dans ce cas, il ne trouve plus à s’exercer.
Améliorer les conditions hygiéniques du pays, assurer la police, aménager les eaux, construire des routes et des écoles sont des façons indirectes de transformer l’Agro romano ; mais la transformation même, la culture intensive du sol ne peut être que l’œuvre des propriétaires. L’opposition d’intérêt entre les particuliers et la société n’est plus aujourd’hui qu’apparente ; c’est un vieux préjugé qui subsiste encore dans certains esprits, mais qui ne répond pas à la réalité. L’exemple de quelques domaines aujourd’hui « bonifiés » le prouve. Il n’en est pas moins vrai que la plupart des propriétaires n’ont pas les capitaux nécessaires pour améliorer leurs terres. L’État y a pourvu en accordant des prêts de faveur à 2 1/2 pour 100 d’intérêt. Ce crédit, suffisant aujourd’hui où la bonification encore à ses débuts marche lentement, ne le sera plus demain si elle s’étend à tout l’Agro romano et se développe rapidement. Il faut donc trouver des capitaux. Mais il faut surtout trouver des hommes pour les mettre en œuvre, c’est-à-dire des patrons. Or, capitaux et patrons sont rares à Home. La vie urbaine et le luxe extérieur absor-