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malarique et celle-ci ne pouvait être assainie parce que l’homme n’y pouvait pas vivre. C’est une aube de résurrection qui se lève aujourd’hui pour bien des régions désolées.

Enfin la santé publique a été améliorée et la mortalité par la malaria qui, en 1900, était de 15 865 personnes par an, est maintenant, en 1908, de 3 463 personnes. Dans l’Agro romano le nombre des malariques soignés par la Croix-Rouge est tombé de 3 751 en 1900 à 437 en 1908 ; celui des malariques soignés dans les hôpitaux de Rome a passé dans la même période de 6 186 à 2 748. Les statistiques accusent donc très nettement les effets bienfaisants de la quinine de l’État dont la consommation s’est élevée de 2 242 kilogrammes en 1903 à 24 351 kilogrammes en 1908, donnant un bénéfice net de 700 000 francs, qui est employé à continuer et à activer la lutte contre la malaria[1].

Certains propriétaires se plaignent, paraît-il, d’avoir à payer la quinine qui est distribuée gratuitement aux ouvriers agricoles. Qu’il y ait parfois du gaspillage, c’est fort possible, mais la dépense est assez faible pour que les propriétaires la soldent sans murmurer : la commune de Rome a distribué en 1908 pour 38 510 francs de quinine,

  1. En 1908, la Grèce a adopté le système italien pour la lutte contre la malaria. Elle a acheté plus de 10 000 kilogrammes de quinine à l’État italien. Il est question, paraît-il, de prendre des mesures analogues pour l’Algérie. — On doit regretter que l’État italien n’ait pas encore entrepris la fabrication de bonbons de chocolat au tannate de quinine pour les jeunes enfants dont la mortalité reste élevée parce qu’ils ne peuvent pas absorber les autres sels de quinine trop amers.