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prix de la quinine de l’État ; c’est une dépense de 3 à 4 francs par saison, soit la valeur d’une ou deux journées de travail qui ne sauraient entrer en balance avec les journées de chômage et de maladie auxquelles s’exposent les personnes non traitées. Le traitement préventif de la malaria est donc une bonne opération économique.

L’intervention législative a eu précisément pour effet de permettre le large emploi curatif et préventif de la quinine et de faire multiplier par ordre ou par encouragement les moyens de défense mécaniques contre les insectes. Les résultats obtenus donnent toute satisfaction à ceux qui ont pris l’initiative de ces interventions gouvernementales.

Sur les chemins de fer du réseau de l’Adriatique, le nombre des cas de malaria a passé de 69 pour 100 avant 1902 à 15,79 pour 100 en 1908 : sur les chemins de fer sardes il a passé de 40 pour 100 en 1897 à 7 pour 100 en 1907. Parmi les douaniers, au lieu de 65 malariques sur 100 en 1902, il n’y en a plus que 4, 50 pour 100 en 1907. Dans une ferme, près de Vérone, le nombre des malariques passe de 55 pour 100 en 1902 à 2 pour 100 en 1907. Dans la colonie pénale agricole de Castiadas, en Sardaigne, les cas de malaria tombent de 92 pour 100 en 1904 à 13 pour 100 en 1908.

En permettant aux hommes de vivre dans un milieu infesté de malaria, les mesures prophylactiques et curatives rendent possible l’exécution des travaux d’assainissement et l’organisation de la culture intensive, tandis qu’auparavant l’homme ne pouvait vivre sur la terre parce qu’elle était