Après de longues études et de minutieuses expériences, on est venu à cette conclusion que le meilleur moyen pour éviter la fièvre malarique est le traitement préventif par la quinine absorbée tous les jours pendant la saison des fièvres à la dose de 40 centigrammes pour les adultes et de 20 centigrammes pour les enfants ; pour en faciliter l’absorption, on la donne sous forme de dragées ou de pastilles de chocolat. Les résultats sont probants, puisque parmi les personnes traitées 4 pour 100 seulement sont atteintes de fièvres, au lieu de 50 pour 100 parmi les personnes non traitées. Dans l’armée, en 1901, la proportion des soldats atteints de malaria était de 49,94 pour 1 000 : en 1902, elle fut seulement de 36,52 pour 1 000. En 1903, on commence à appliquer le traitement préventif : le nombre des malariques tombe à 24,14 pour 1 000, il décroît régulièrement et n’est plus que de 8,04 pour 1 000 en 1908.
En 1901, il n’y eut que 1 176 personnes qui se soumirent au traitement préventif dans l’Agro romano ; en 1906, il y en eut 42 726. ce qui prouve que les paysans en ont reconnu les bons effets.
On a reproché à la quinine de provoquer des troubles dans l’organisme ; depuis huit ans que le traitement est en usage en Italie sur des milliers de personnes, la preuve est faite que ces reproches sont mal fondés, sauf cas exceptionnels. L’absorption des doses prophylactiques ne rend pas non plus insensible aux doses thérapeutiques, si elles deviennent nécessaires. Enfin l’objection tirée du coût du traitement disparaît devant le